Les pharmaciens du Québec pourraient bientôt avoir plus de pouvoirs : quels sont-ils?

Le mois dernier, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 67, affirmant qu’il donnerait à nouveau plus de pouvoir aux pharmaciens pour aider les personnes ayant certains problèmes de santé. « Je …

Les pharmaciens du Québec pourraient bientôt avoir plus de pouvoirs : quels sont-ils?

Le mois dernier, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 67, affirmant qu’il donnerait à nouveau plus de pouvoir aux pharmaciens pour aider les personnes ayant certains problèmes de santé.

« Je pense que tout le monde y gagne en n’ayant pas à se rendre chez un médecin ou à l’urgence pour obtenir une ordonnance pour quelque chose qu’on sait avoir », avait alors déclaré la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel.

La Coalition Avenir Québec (CAQ) affirme que l’objectif est que les pharmacies soient un guichet unique pour les personnes ayant des problèmes de santé mineurs ou des maladies courantes.

« Le projet de loi 67 vise à réviser le champ de pratique des pharmaciens et les activités qui leur sont réservées, dont la prescription de médicaments et la prolongation d’ordonnances », note Marie-Claude Lacasse, coordonnatrice aux communications au ministère de la Santé du Québec.

Pour quelles raisons peut-on consulter un pharmacien ?

Les pharmaciens peuvent déjà modifier une ordonnance, remplacer un médicament par un autre ou demander des tests pour évaluer l’impact d’un traitement.

Les pharmaciens peuvent également prescrire des médicaments pour certains problèmes de santé ou proposer des traitements préventifs.

Désormais, ils peuvent également donner à un patient un médicament s’il lui a déjà été prescrit au cours des deux à cinq dernières années par un médecin.

C’est l’une des choses qui changeront avec le projet de loi 67.

« Ce nouveau projet de loi éliminera les règles administratives pour laisser la place au jugement professionnel des pharmaciens », a déclaré Jean-François Desgagné, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec. « Ils pourront se rendre à la pharmacie pour obtenir des soins de première ligne pour des affections courantes comme la dermatite, les allergies saisonnières et les infections mineures. »

Desgagné souligne qu’il était important pour l’Ordre que les lourdeurs administratives entourant les pharmaciens soient éliminées.

« Si deux enfants viennent à la pharmacie et qu’ils souffrent d’eczéma dermatite, et qu’il est clair qu’il s’agit d’eczéma, mais que l’un a déjà été diagnostiqué et l’autre non, il y a une inégalité », a-t-il déclaré. « C’est la même crème à la cortisone que je peux prescrire. Donc, je peux en prescrire une et je ne peux pas en prescrire une autre. Ce nouveau projet de loi simplifiera beaucoup de choses. »

Il note qu’en 2023, les pharmaciens ont fourni 1,7 million de consultations à travers la province, donnant lieu à 5,5 millions d’ordonnances pour les Québécois.

Les règles actuelles

Les pharmaciens peuvent délivrer une ordonnance dans les deux ans suivant la prescription d’un médecin pour :

  • candidose buccale (muguet buccal)

  • dysménorrhée primaire (crampes menstruelles)

  • les hémorroïdes

Les pharmaciens peuvent fournir une ordonnance dans un délai cinq ans de prescription médicale pour :

  • acné légère sans nodule (croissance de tissu) ni pustule (bouton ou cloque)

  • ulcères de la bouche

  • candidose cutanée (infection fongique de la peau)

  • candidose buccale (muguet buccal) due aux inhalateurs de corticostéroïdes

  • conjonctivite allergique (œil rose)

  • dermatite atopique/eczéma nécessitant une corticothérapie modérée

  • érythème fessier

  • herpès labial (boutons de fièvre)

  • infection des voies urinaires (IVU) chez les femmes (pas plus d’une fois tous les six mois ou deux fois tous les 12 mois)

  • rhinite allergique (rhume des foins)

  • vaginite à levures (infection à levures)

De plus, les pharmaciens peuvent traiter certains problèmes de santé de manière préventive ou sans diagnostic médical :

  • arrêter de fumer

  • contraception hormonale (jusqu’à six mois)

  • contraception orale d’urgence

  • nausée et vomissements

  • supplémentation vitaminique périnatale

  • situations d’urgence nécessitant des agonistes bêta-adrénergiques (comme l’asthme)

  • antibiotique préventif contre les piqûres de tiques (maladie de Lyme)

  • antibiotique préventif pour les patients porteurs de valves mécaniques

  • antiviral préventif pour les personnes à risque de développer des complications liées à la grippe ou à la COVID-19

  • prophylaxie cytoprotectrice pour les patients à risque (par exemple en cas d’ulcères d’estomac)

  • mal des montagnes (pas de dexaméthasone ni de sildénafil)

  • prévention du paludisme

  • prévention après exposition au VIH

  • traitement par corticostéroïdes topiques légers pour la dermatite de contact allergique

  • diarrhée du voyageur

  • dyspepsie (indigestion) ou reflux gastro-oesophagien, dans certaines conditions

  • la gonorrhée et la chlamydia couvertes par le programme de traitement accéléré des partenaires du ministère de la Santé du Québec

Les pharmaciens peuvent également prescrire des médicaments antiviraux contre le zona, la grippe et la COVID-19, proposer des médicaments en vente libre pour les soins physiques et mentaux et administrer des vaccins et d’autres produits immunisants, par exemple pour les voyages.

De plus, les pharmaciens sont qualifiés pour prélever des échantillons (comme l’insertion d’un instrument dans le pharynx pour effectuer un test rapide de dépistage du streptocoque du groupe A) et démontrer l’utilisation appropriée d’un médicament, comme l’épinéphrine (EpiPen) ou le salbutamol (Ventolin).