OTTAWA –
Le gouvernement libéral continue d’insister sur le fait que Meta peut toujours être réglementé en vertu de sa loi sur les nouvelles en ligne, alors que les utilisateurs continuent de trouver des moyens de contourner son interdiction de publication d’informations.
Mais le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes estime qu’il ne dispose pas de suffisamment d’informations pour prendre une décision, même s’il reconnaît que des informations sont toujours disponibles sur Facebook et Instagram.
Meta a commencé à bloquer les liens d’actualités sur les deux plateformes au Canada après que le Parlement a adopté une loi l’été dernier qui l’aurait obligé à indemniser les médias pour l’affichage de leur contenu.
Depuis le blocage, les utilisateurs des réseaux sociaux sur les deux plateformes ont trouvé des solutions de contournement en partageant des captures d’écran d’articles d’actualité, en copiant le texte d’articles dans leurs publications ou en partageant des liens vers des publications sur X qui incluent des liens d’actualité.
Même si le gouvernement opère en toute indépendance par rapport au CRTC, la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, signale depuis des mois que Meta pourrait toujours être réglementé par la loi, à la lumière des lacunes des utilisateurs.
« La Loi sur les nouvelles en ligne pourrait toujours s’appliquer à Meta, et il appartiendra au CRTC de déterminer », a déclaré son bureau dans un communiqué.
Meta a soutenu que la suppression de « nouvelles » telles que définies par le gouvernement fédéral signifie qu’elle n’a pas besoin de verser de compensation en vertu de la loi.
Le régulateur a noté dans un communiqué publié vendredi qu’il incombe à l’entreprise d’informer de manière proactive le CRTC si cette position change.
« Le CRTC ne contrôle pas les types de contenu que les plateformes mettent à la disposition de leurs utilisateurs en vertu de la Loi », a déclaré le régulateur dans un communiqué.
« Certains rapports ont affirmé que Meta continue de rendre les nouvelles disponibles ; cependant, le CRTC aurait besoin de preuves supplémentaires pour prendre d’autres mesures. »
Lorsque la Loi sur les nouvelles en ligne était étudiée par un comité de la Chambre des communes, des représentants de Patrimoine canadien ont déclaré que la loi s’appliquerait à certains géants de la technologie s’ils facilitaient le partage de liens d’actualités.
La loi ne s’appliquerait pas aux entreprises si un extrait d’un article de presse ou une citation d’un article était partagé, ont déclaré des responsables lors d’une réunion du comité en novembre 2022.
Un an après le début de l’interdiction, une nouvelle étude montre que les médias d’information locaux ont constaté une baisse significative de leur audience, tandis que Meta lui-même n’a apparemment pas été affecté.
Dans l’ensemble, les Canadiens voient moins de nouvelles en ligne, avec une réduction estimée à 11 millions de vues par jour sur Facebook et Instagram, selon l’Observatoire de l’écosystème médiatique.
L’initiative de recherche menée par l’Université McGill et l’Université de Toronto a reçu un financement fédéral, mais ses chercheurs sont indépendants d’Ottawa.
Meta n’a fait l’objet d’aucune sanction explicite pour avoir bloqué des informations au Canada, bien que des responsables gouvernementaux au plus haut niveau aient fait connaître leur dédain à l’égard de l’entreprise.
Le Bureau de la concurrence examine actuellement si le blocage enfreint les lois antitrust.
La porte-parole des conservateurs en matière de patrimoine canadien, Rachael Thomas, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement libéral était responsable de la souffrance ressentie par les petits médias locaux et indépendants.
Elle a déclaré qu’un gouvernement conservateur remplacerait la loi.