Ottawa réfléchit toujours à une prime pour le PDG de CBC, mais ne rendra pas sa décision publique

Le gouvernement libéral a déclaré qu’il n’avait pas encore pris de décision quant à savoir s’il accorderait une prime au directeur général de la CBC après que le radiodiffuseur public a supprimé des centaines d’emplois. …

CBC President and Chief Executive Officer Catherine Tait waits to appear at the Heritage Committee in Ottawa on Tuesday, May 7, 2024. (Patrick Doyle / The Canadian Press)

Le gouvernement libéral a déclaré qu’il n’avait pas encore pris de décision quant à savoir s’il accorderait une prime au directeur général de la CBC après que le radiodiffuseur public a supprimé des centaines d’emplois.

Mais en raison de la Loi sur la protection des renseignements personnels, il appartiendra probablement à la PDG Catherine Tait de divulguer publiquement si elle en reçoit un, comme elle l’a fait par le passé pour l’exercice 2021-22 lors d’un précédent comité du Patrimoine canadien.

Aucune décision n’a été prise concernant un éventuel bonus pour la saison 2022-23, a indiqué CBC vendredi.

Les conservateurs de l’opposition ont sollicité le soutien d’autres partis pour appuyer leur appel à ramener Tait devant le comité pour répondre à des questions sur les primes, notamment si Tait devrait en recevoir une.

« Alors que les Canadiens ont du mal à payer leurs besoins de base comme la nourriture et le loyer, les dirigeants de CBC se récompensent avec des primes massives malgré leur performance défaillante », a déclaré Rachael Thomas, députée conservatrice et porte-parole en matière de patrimoine, sur les réseaux sociaux vendredi.

« Il faut mettre fin à cette folie. Révoquer le comité. Supprimer le financement de la CBC. »

Le conseil d’administration de CBC/Radio-Canada a récemment approuvé plus de 18,4 millions de dollars en primes pour près de 1 200 employés, gestionnaires et cadres pour l’exercice 2023-24 après avoir supprimé des centaines d’emplois.

De cette somme, plus de 3,3 millions de dollars ont été versés à 45 dirigeants.

Jusqu’à présent, aucun autre parti ne s’est joint à la demande des conservateurs, même si les députés du comité ont convenu à l’unanimité plus tôt cette année qu’étant donné les suppressions d’emplois, il serait inapproprié pour CBC/Radio-Canada d’accorder des primes aux membres de la direction.

« Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici le retour en comité, alors je ne peux pas vous dire quelle sera ma position lorsqu’une motion visant à inviter Mme Tait sera débattue », a déclaré le député du Bloc québécois Martin Champoux, qui siège au comité du patrimoine, dans un communiqué.

« Pour l’instant, j’exhorte les libéraux à révéler s’ils ont approuvé ou non la prime de Mme Tait et à demander des justifications au conseil d’administration de CBC-RC. »

Les néo-démocrates n’ont pas répondu aux multiples demandes de commentaires pour savoir s’ils souhaitent que Tait témoigne devant le comité.

Le cabinet du Premier ministre n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Patrimoine canadien a refusé de s’entretenir officiellement avec La Presse Canadienne cette semaine et a initialement renvoyé toutes les questions au Bureau du Conseil privé, y compris pour savoir si une décision avait été prise concernant la prime de Tait pour le dernier exercice financier.

Le département a déclaré qu’il ne pouvait répondre à aucune question relative au bonus potentiel de Tait en raison des lois sur la confidentialité.

Vendredi, Patrimoine canadien a changé de cap en confirmant qu’il réfléchissait toujours à la décision d’approuver la rémunération au rendement pour Tait, mais a de nouveau cité les lois sur la protection de la vie privée pour dire que sa décision ne serait pas rendue publique.

Il appartient au gouvernement fédéral d’approuver une prime pour Tait à la suite d’un examen de son rendement et d’une recommandation du conseil d’administration de CBC/Radio-Canada.

« Pour des institutions vitales comme celle-ci, il est essentiel d’examiner attentivement les recommandations du conseil et de collaborer étroitement avec les responsables pour garantir que les procédures appropriées sont suivies », a déclaré le bureau du ministre du Patrimoine dans un communiqué vendredi.

« Le ministre prendra le temps nécessaire pour mettre en place les processus d’évaluation des conseils d’administration, tout en veillant à ce que le gouvernement suive les meilleures pratiques en matière de ressources humaines et réponde aux exigences strictes de la loi sur la protection de la vie privée. »

La ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, n’a pas été disponible pour une entrevue.

En mai, Tait a déclaré au comité du patrimoine de la Chambre qu’elle avait reçu pour la dernière fois une prime pour l’exercice 2021-22 et qu’elle n’avait pas encore reçu de rémunération au rendement pour l’exercice 2022-23.

L’échelle salariale de Tait se situe entre 468 900 $ et 551 600 $, le gouvernement fixant sa prime entre 7 et 28 % de son salaire, si elle atteint certains objectifs de performance.

Patrimoine canadien n’a pas voulu dire si elle avait atteint les objectifs.