La Commission des droits de la personne du Québec réclame 13 000 $ pour la famille d’une fille de 12 ans qui a été expulsée de son cours de karaté parce qu’elle portait le hijab.
Les documents de la Commission montrent que la jeune fille estime toujours qu’elle doit justifier son choix de le porter.
« De leur côté, les plaignants ont ressenti un sentiment d’injustice et d’exclusion de la part des défendeurs et ils restent préoccupés par les effets de la situation litigieuse sur leur fille », lit-on dans la sentence.
Depuis 42 ans, George Manoli enseigne les arts martiaux et l’autodéfense. Il a représenté le Canada en compétition de karaté et a des élèves qui portent le hijab, ce qui, selon lui, n’a jamais été un problème.
George Manoli, instructeur d’arts martiaux et d’autodéfense, affirme n’avoir jamais eu de problème avec des élèves portant un couvre-chef. (CTV News)
« Nous faisons simplement des ajustements. Je veux dire, nous avions plus de broches, etc., donc nous faisons des ajustements. Donc, vous ajustez simplement en fonction du problème auquel vous êtes confronté. Mais cela ne devrait pas être une raison pour dire : « Vous ne pouvez pas faire ça », a déclaré Manoli.
Mais selon le jugement, une fille de 12 ans a été expulsée de son cours parce qu’elle portait un masque. Son instructeur au Karaté Auto Défense Lamarre a remis en question ce choix et lui a dit que si elle ne l’enlevait pas, elle ne pourrait pas participer.
L’enseignante a expliqué qu’en raison de la philosophie du karaté, les élèves doivent porter les mêmes uniformes et ne permettraient pas le port du hijab dans son dojo.
La fillette de 12 ans s’est fait dire que si elle ne retirait pas son hijab, elle ne serait pas autorisée à participer aux cours de karaté, selon une décision de la Commission des droits de la personne du Québec rendue le 17 juin 2024. (CTV News)
La fille est partie en larmes.
Mais selon Karaté Canada, l’association nationale qui représente le sport au pays, les couvre-chefs sont autorisés.
Il a partagé une photo d’un récent tournoi à Laval où un athlète en portait un.
Karaté Canada a partagé une photo récente d’une compétition à Laval, au Québec, montrant un athlète portant un couvre-chef. (Source : Karaté Canada)
« Karaté Canada a joué un rôle de premier plan… en demandant à la Fédération mondiale de karaté d’autoriser les athlètes à porter des couvre-chefs », a déclaré l’organisation dans un communiqué.
« La Fédération mondiale de karaté a approuvé le port du hijab en compétition. »
Elle a également précisé que le centre en question ne fait pas partie de son organisation.
Selon le Conseil canadien des femmes musulmanes, ce genre d’incident peut être « très pénible » et avoir des conséquences durables.
« Je peux facilement imaginer qu’une fille de 12 ans se fasse réprimander de la sorte parce qu’elle a commencé à pratiquer ce sport parce qu’elle l’aimait », a déclaré Shaheen Ashraf, membre du conseil d’administration. « Il était temps. Il était temps que les gens défendent leurs droits, vous savez, et c’est un droit humain fondamental. »
Shaheen Ashraf, membre du conseil d’administration du Conseil canadien des femmes musulmanes. (CTV News)
Karate Autodefense Lamarre a refusé une demande d’entrevue de CTV News vendredi.
La jeune fille a trouvé un autre dojo où elle peut s’entraîner et seulement après avoir été assurée que son choix ne poserait pas de problème.
« Nous sommes ici pour encourager surtout les enfants… à continuer à faire cela aussi longtemps qu’ils le peuvent », a déclaré Manoli.
Il dit que c’est une formation qui devrait être ouverte à tous.