Une femme de la Rive-Sud de Montréal a comparu vendredi devant le tribunal pour des accusations de voies de fait graves après avoir prétendument échaudé un garçon de 10 ans avec de l’eau bouillante il y a plus d’une semaine.
Vendredi matin, la police de Longueuil, au Québec, a de nouveau arrêté Stéphanie Borel, 46 ans, qui aurait jeté l’eau sur le garçon avec lequel elle n’a aucun lien de parenté. Borel a été initialement arrêté après l’incident du 2 octobre, mais relâché avec la promesse de comparaître devant le tribunal.
La décision de la libérer a suscité un tollé général, un groupe de défense accusant la police d’être indulgente envers une femme accusée d’avoir agressé un enfant noir. Jeudi, la Coalition rouge, un groupe de pression basé à Montréal qui lutte contre le racisme, a écrit une lettre à la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, et au chef de police Marc Leduc, demandant la mise sous garde de Borel.
«Nous vous demandons de réfléchir un instant si les rôles avaient été inversés, si un homme noir avait jeté de l’eau bouillante sur une fillette blanche de 10 ans», a écrit le directeur général Joël DeBellefeuille. «Il est difficile d’imaginer qu’il aurait pu être libéré en attendant son procès. Au lieu de cela, il aurait probablement été arrêté immédiatement, confronté dès le départ à de graves conséquences juridiques.»
Le garçon a été transporté à l’hôpital pour être soigné pour des brûlures au haut du corps.
Dans un communiqué, la police a indiqué qu’après une enquête plus approfondie, les procureurs de la Couronne ont demandé que Borel soit de nouveau arrêté vendredi.
Suite à l’appel à son implication dans l’affaire, Fournier a déclaré jeudi sur les réseaux sociaux qu’il était très rare que les critères légaux soient remplis pour justifier la détention d’un suspect avant même le début d’une enquête. «Je ne pourrais jamais, en tant qu’élu, demander le réexamen d’une décision policière ou judiciaire, et encore moins exiger la détention de quelqu’un», a-t-elle écrit. «Ce serait illégal.»
La police de Longueuil affirme avoir pris des mesures pour rassurer la communauté et l’école du garçon, et que le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels du Québec a pris contact avec la famille.
Borel a brièvement comparu devant le tribunal de Longueuil vendredi après-midi, et l’enquête sur le cautionnement a été fixée au 16 octobre. Par la suite, la procureure de la Couronne, Gabriella St-Onge, a déclaré aux journalistes qu’elle s’était opposée à la libération de Borel, en partie pour préserver la confiance du public dans l’administration de la justice. «Nous pensons qu’il est nécessaire que (sa détention) dure toute la durée du processus», a-t-elle déclaré.
St-Onge a également souligné qu’elle avait opté pour une accusation de voies de fait graves, qui constitue une « infraction plus grave » que les accusations de voies de fait causant des lésions corporelles et de voies de fait armées que la police avait initialement suggérées.