Une mère québécoise dévastée après que l’homme qui a tué sa fille dans un délit de fuite a été libéré après 5 mois

Une mère de la région de Montréal est furieuse contre le système judiciaire québécois parce que l’homme qui a tué sa fille de 25 ans dans un délit de fuite en 2022 a été libéré …

Une mère québécoise dévastée après que l'homme qui a tué sa fille dans un délit de fuite a été libéré après 5 mois

Une mère de la région de Montréal est furieuse contre le système judiciaire québécois parce que l’homme qui a tué sa fille de 25 ans dans un délit de fuite en 2022 a été libéré de prison après avoir purgé seulement un sixième de sa peine derrière les barreaux.

Pour ajouter du sel sur la plaie, elle dit qu’elle n’a appris sa libération que plus d’une semaine après sa sortie.

Dans une entrevue accordée à CTV News lundi, Éliane Dell a déclaré qu’elle se sentait « détruite, folle, stressée, en colère » à propos de cette décision.

« Je ne peux pas comprendre qu’il ait tué mon enfant, et qu’à peine cinq mois plus tard, il soit déjà libéré », a-t-elle déclaré.

Sa fille, Clarissa St-Armand Dell, rentrait chez elle à pied du bar peu avant 4 h 30 le 24 juin 2022, lorsqu’un véhicule l’a percutée à l’intersection du boulevard Rome et de la rue Lautrec à Brossard, sur la Rive-Sud de Montréal. Elle a été déclarée morte sur place.

Un lien mère-fille fort

Deux ans plus tard, Dell a déclaré que se lever chaque matin était une épreuve. Elle a eu sa fille à 20 ans et a dû l’élever seule. Le lien qui les unissait était indestructible.

« Nous avons toujours, toujours, toujours été ensemble. Toujours », a-t-elle dit en larmes.

« Clarissa, c’était ma fille, mais c’était ma meilleure amie, ma confidente. »

Clarissa St-Armand Dell avait 25 ans lorsqu’elle a été tuée. (Source: Noovo Info)

La conductrice ne s’est pas arrêtée après que sa fille a été mortellement heurtée et a été arrêtée deux semaines plus tard.

José Luis Raymond a été reconnu coupable de conduite dangereuse ayant entraîné la mort et de non-respect d’un arrêt après un accident ayant entraîné la mort. Il a été condamné le 2 février 2024 à un peu moins de deux ans de prison.

Le mois dernier, il s’est présenté devant la Commission québécoise des libérations conditionnelles et a demandé une semi-liberté.

Le délinquant n’a pas de casier judiciaire et a un « style de vie prosocial » : commission des libérations conditionnelles

La décision de la commission des libérations conditionnelles décrit comment Raymond roulait à vive allure juste avant de percuter la jeune femme, puis a accéléré par la suite, à 132 km/h. Il a déclaré à la police qu’il avait quitté brièvement la route des yeux pour changer la musique sur l’écran tactile de son véhicule lorsqu’il a senti l’impact, mais qu’il avait continué à rouler parce qu’il ne voyait personne.

La police de Longueuil a arrêté vendredi José Luis Raymond, 32 ans, en lien avec un délit de fuite survenu en juin 2022. (Source : Police de Longueuil)

La commission des libérations conditionnelles a accepté sa demande en invoquant un faible risque de récidive compte tenu de l’évaluation des risques et de l’aide psychologique qu’il a sollicitée pendant son incarcération.

« Vous avez démontré peu de souci pour la sécurité des autres en conduisant de la manière observée ce jour-là. Vous avez également ignoré votre obligation de vous arrêter après avoir heurté une personne, alors qu’au contraire, vous avez accéléré. Une personne est décédée à la suite de vos gestes, ce dont on peut déduire des conséquences irréparables et dramatiques pour ses proches », peut-on lire dans la décision de la Commission des libérations conditionnelles.

Toutefois, la commission a noté que Raymond ne constituerait pas un risque pour la société en étant libéré pour plusieurs raisons : « le caractère isolé de votre délit, l’absence d’antécédents, le mode de vie prosocial, mais aussi votre niveau de responsabilité et votre conscience. Vous reconnaissez vos actes et leurs conséquences pour la victime et ses proches », selon la décision.

Dell a travaillé avec sa fille, qui était infirmière auxiliaire, sur le chemin de l’obtention de son permis d’exercice. La mère en deuil a déclaré qu’elle était déjà bouleversée par la peine de deux ans qui lui avait été infligée et que le fait d’être libérée plus tôt était une autre déception.

Sa maison est remplie de photos de sa fille pour garder sa mémoire vivante.

« C’est difficile. Je dirais que depuis deux ans, je ne vis plus. Je survis », a-t-elle déclaré.

Elle a déclaré que le système judiciaire doit mieux servir les victimes.

« Il n’y avait aucune considération pour nous. Les parents, les amis, la famille. Clarissa faisait partie de nous. On doit vivre avec ça et c’est difficile », dit-elle.

« Voir quelqu’un tuer votre enfant et ne pas le faire avant même cinq mois. C’est inconcevable. Inconcevable pour toutes les punitions que nous subissons pour le reste de notre vie. Le système judiciaire doit absolument changer. »

Raymond sera en probation pendant trois ans et se verra interdire de conduire pendant cinq ans supplémentaires.

Avec des dossiers de Laurence Brisson Dubreuil de CTV Montréal